samedi 15 septembre 2007

Ntangu ya nlemvo / Le temps du pardon


Chant en langue : kikongo
Récepteur/réceptrice : Enock MATONDO
Année de réception : inconnue

1- E ntangu a nlemvo yena bwabu kwa beto
Le temps du pardon nous est donné maintenant
Tulenda yo sadila
Nous pouvons en profiter
Mu tomba moyo utuavewa mu Yesu
Pour chercher le salut qui nous été donné en Jésus
Babonso tukubama.
Tous, préparons-nous.


Mvutu / Refrain :

Baminlongi, luiza babonsono !
Les enseignants*, venez tous !
Badibundu, luiza babonsono !
Les fidèles, venez tous !
O, luiza tuafinama !
Venez, approchons-nous !
Fintama beto tuna kwenda kwa Yesu
Bientôt, nous irons vers Jésus,
Nate ye mu mazulu
Jusqu'au ciel.


2- E ntangu a nlemvo yena bwabu kwa beto
Le temps du pardon nous est donné maintenant,
Tulenda sisa mambi
Nous pouvons abandonner le mal
Ye zomina koloa kia moyo tuasilwa
Et saisir la couronne de vie qui a été promise
Babonso tukubama.
Tous, préparons-nous.


3- E ntangu a nlemvo yina suka kwa beto
Le temps du pardon passera
Babonso tuyindula
Tous, réfléchissons
E Yesu bwabu weti boka kwa beto
Jésus crie à nous
babonso tukubama.
Tous, préparons-nous.


4- Balanda Yesu bana tambula moyo
Ceux qui ont suivi Jésus recevront la vie
Muna kayengele
Là où il est allé (au ciel)
Ye nlemvo ye yenge bina kala kwa bau
Et le pardon et la paix leur seront donnés
Mu mvu miamionsono.
Pour toujours.

* Minlongi (les enseignants) désigne ceux qui enseignent la Parole de Dieu dans l'Eglise : les pasteurs, les évangélistes, les catéchètes.


Commentaire :

Vibrant appel à la repentance lancé... aux fidèles rassemblés dans l'église ! On se serait attendu à un autre destinataire, les non convertis par exemple. Mais non, ce sont les convertis qui ont besoin de s'approcher du Seigneur pour être sauvés. Tout reste donc à faire au sein de la communauté chrétienne : réfléchir sur le mal qu'on fait, abandonner les mauvaises actions, se préparer à rencontrer son Dieu. La deuxième strophe (Tulenda sisa mambi /Nous pouvons abandonner le mal) laisse entendre que ce n'est pas facile, mais on peut y arriver !

Le rappel à l'ordre des croyants est direct : ce n'est pas le statut de chrétien qui sauve, mais plutôt la démarche de repentance et de changement radical que le Seigneur attend.

vendredi 27 avril 2007

Tata Nzambi yeto twa yitsaka / Dieu notre Père, nous sommes venus




Chant en langue kikwini
Récepteur/réceptrice : Alphonse NGUIMBI
Date : inconnue

1- Tata Nzambi yeto twa yitsaka
Dieu notre Père, nous sommes venus
Yitsa wu tubwana ha mukungi be wuwu
Viens nous rencontrer en ce lieu

Mvutu/Refrain : Mbau yi yona yeto tu kulombini (2x)
Le feu nouveau nous te demandons (2x)

2- Ngie wu yenikina bala ba Iselili
Tu t'es révélé aux enfants d'Isaraël
Wu tuyenikina ha mulandu be wuwu
Révèle-toi à nous sur cette montagne

3- Ngie wu twadisa bala ba Iselili
Tu as guidé les enfants d'Israël
Wu tutwadisa ha mulandu be wuwu
Sois notre guide sur cette montagne

4- Yeto bibedo Mfumu wu tubuketi
Nous sommes malades, Seigneur, guéris-nous !
Yeto bibedo Mfumu wu tubuketi
Nous sommes malades, Seigneur, guéris-nous !

5- Ngie wu sakumuna bala ba Iselili
Tu as béni les enfants d'Israël
Wu tusamukumuna ha mulandu be wuwu
Bénis-nous sur cette montagne

Commentaire :

Avec des paroles simples et directes, ce chant d'invocation se présente comme une prière fervente qui appelle la présence et la manifestation divines. Il est généralement chanté dans l'Eglise Evangélique du Congo, au cours des grands rassemblements en plein air et à l'occasion de la Pentecôte.
Les chrétiens rassemblés demandent à Dieu de venir à leur rencontre et de leur donner le feu nouveau, c'est-à-dire le Saint-Esprit : dans le Nouveau Testament, les disciples de Jésus reçoivent le Saint-Esprit sous forme de langues de feu qui se posent sur leurs têtes (Actes 2, 1-4).
L'évocation de ce que Dieu a fait en faveur d'Israël (Tu t'es révélé... tu as guidé... tu as béni les enfants d'Israël) a pour fonction de rappeler au souvenir de tous (chanteurs et auditeurs) une bonté divine dont on espère bénéficier. Les chrétiens attendent donc de Dieu qu'il prenne en charge chaque personne, comme il l'a fait pour Israël. Du même coup, l'assemblée qui chante se substitue au peuple élu, devenant ainsi le Nouvel Israël sur qui descend l'Esprit de Dieu, d'une manière tout à fait nouvelle (d'où l'allusion au feu nouveau). Dans la réalité, le contexte religieux du récepteur confirme cette ligne d'interprétation du chant : au sein de l'église évangélique du Congo, on note un foisonnement de charismes (chants et médecine révélés, don de vision, de prophétie, d'écriture, de guérison, etc.) que les fidèles considèrent comme la manifestation nouvelle et particulière de l'Esprit de Dieu au milieu de son peuple.
Ruth-Annie Coyault

samedi 7 avril 2007

Yula me ma tsolili lo / J'ai trouvé le ciel

Chant en langue yaka
Récepteur / réceptrice : inconnu
Date : inconnue

1- Yula me ma tsolili lo
Mu imini i tsolili lo
J'ai trouvé le ciel
Par la foi je l'ai trouvé

Mvutu / Refrain :
Yula, yula : yula !
Le ciel, le ciel, le ciel !
Yula e e yula
Le ciel, oh, le ciel
Yula me ma tsolili lo
J'ai trouvé le ciel
Mu imini i tsolili lo
Par la foi je l'ai trouvé

2- Ngha tsii ngha me ndi wa me
Tandis que je suis ici bas,
Matsimi ma me ku yula mali
Mes pensées sont tournées vers le ciel

3- Ngebe na pasi so dili
Qu'il y ait de la tristesse et de la souffrance,
Matsimi ma me ku yula mali
Mes pensées sont tournées vers le ciel

4- Mu butsana ni kundu wa me
Dans la solitude, je prie [pour moi]
Mu buwele ni yimbi wa me
Dans la pauvreté je chante [pour moi]

Commentaire :

Voici un chant dont le contenu semble résolument tourné vers l'au-delà ! Contrairement à d'autres chants qui font parler Dieu à la première personne, celui-ci donne la parole au croyant qui témoigne d'une merveilleuse découverte : il a trouvé le ciel.
Le ciel devient, dans ce chant, le sujet central de la vie du croyant qui traverse les peines de l'existence en ayant ses pensées tournées vers l'au-delà. Est-ce une façon d'échapper au quotidien en se réfugiant dans cet autre monde que laisse entrevoir le discours de la foi chrétienne ? Ce n'est pas sûr. La seconde strophe montre le réalisme dont est empreint le chant, car elle fait dire au croyant : "Je suis ici-bas". Loin d'être un "illuminé" au sens péjoratif où l'emploient certains, le récepteur du chant est donc tout à fait conscient de sa condition d'homme ; il ne cherche pas à y échapper, mais à la vivre avec optimisme, au lieu de se focaliser sur ses difficultés.
D'où l'affirmation surprenante de la quatrième strophe : "Dans la solitude, je prie ; dans la pauvreté, je chante". Le courage de chanter dans le malheur vient du fait que le croyant a un lieu d'espérance - le ciel - qui permet de relativiser la pénibilité de la condition humaine et de l'aborder avec sérénité, dans le chant et la prière.
Ruth-Annie Coyault

mercredi 28 mars 2007

Lutala muna vata dia Davidi / Voyez, dans la ville de David


Chant en langue kikongo
Récepteur/réceptrice : Bamana KUZITISA
Date : inconnue

1 - Lutala muna vata dia Davidi
Voyez dans la ville de David
I Betelemi dia Yuda kabutuka Mvulusi
C'est à Béthlehem en Judée qu'est né le Sauveur
Mvutu / Refrain :
O Luiza babonsono
Oh, venez tous,
E ndinga zazonsono tukunkembila
Gens de toutes les races, pour le glorifier
2- Lutala kuna zulu ku katukidi
Voyez, il est venu du ciel,
Ye nkembo wawunene wena kuna kasisidi
Et il a laissé une grande gloire
3- Lutala zola kwena ye Nzambi Se
Voyez l'amour de Dieu le Père
Mwana andi wa nlongo kafidisa kwa babo
Il a envoyé son saint enfant aux humains
4 - Kinzambi na kimuntu bibundane
La divinité et l'humanité se sont unies
I nsamu wa ngitukulu tumweni mu lumbi ki
C'est une chose étonnante que nous voyons aujourd'hui
5 - Zimbazi kuna zulu zayimbila
Les anges dans les cieux ont chanté
Ba kulumuna nkembo ye ba samuna mpulusu
Ils ont fait descendre la gloire et ont annoncé le salut
6 - Mu mayangi tufweni toma yimbila
Chantons avec allégresse
I mpulusu tubaka mu minu vo tu zolele
Par la foi, nous obtiendrons le salut, si nous l'acceptons.

Commentaires :
S'inspirant des textes bibliques, ce chant raconte la naissance de Jésus, descendant de David, fils de Dieu et Sauveur du monde. Les gens du monde entier sont invités à s'associer à la célébration de cet événement qui concerne tout l'univers.
La quatrième strophe est particulièrement intéressante : elle proclame la double nature de Jésus (il est à la fois divin et humain), ce qui atteste de la présence d'une pensée duophysite au sein de l'Eglise Evangélique du Congo dont est issu le récepteur.

dimanche 25 mars 2007

Meme Nzambi nyi kula Kongo / C'est moi-même, Dieu, qui délivrerai le Congo

Chant en langue beembe
Récepteur/réceptrice : Marguerite MALELE - NGOIE NGALLA
Date : 12 juillet 1997

1 - Dibundu kebe bungisi, ya lu sumuka
Chrétiens, gardez la sainteté, ne péchez pas
Dibundu bata masumu, ya lu sumuka
Chrétiens, craignez le péché, ne vous souillez pas
Mvutu / Refrain :
Meme Nzambi nyi kula Kongo (2x)
C'est moi-même, Dieu, qui délivrerai le Congo (2x)
2 - Ntsambulu za beenu me nya yukiri zo
J'ai entendu vos prières
Ndombulu za beenu me nya yukiri zo
J'ai entendu vos supplications
3 - Bidilu bia beenu me nya yukiri bio
J'ai entendu vos pleurs
Misakulu mienu me nya yukiri mio
J'ai entendu vos cris
4 - Mpasi za beenu meme nya mwini zo
J'ai vu vos souffrances
Manyongi ma beenu meme nya mwini mo
J'ai vu vos tourments
5 - Ngebe za benu meme nya mwini zo
J'ai vu votre misère
Bitsimi bia beenu meme nya mwini bio
J'ai connu quelles sont vos pensées

Commentaire :
Le chant a été reçu par une diaconesse de l'EEC, membre du kilombo de Paris, peu de temps après le déclenchement de la seconde guerre civile au Congo-Brazzaville, en juin 1997.

Comme une réponse de Dieu aux chrétiens du Congo qui sont choqués et désemparés de voir le conflit du début des années 90 ressurgir avec une violence accrue, le chant véhicule avant tout une promesse de délivrance ("C'est moi-même, Dieu, qui délivrerai le Congo").

La manifestation divine s'articule autour de deux actions : d'une part l'observation et l'écoute attentives de Dieu face à la situation de détresse du peuple ("J'ai entendu... j'ai vu..."), et d'autre part, la mise en oeuvre du salut que Dieu seul peut accomplir (Meme Nzambi, moi-même/moi seul Dieu...). Le refrain redit avec insistance que Dieu seul mettra fin aux événements qui ensanglantent le pays ; aucun homme, si puissant fût-il, ne peut apporter la paix.
La guerre de 1997 au Congo-Brazzaville a terriblement éprouvé la population. Elle connaîtra une escalade plus meurtirère en 1998, après une accalmie d'environ un an. La diaspora chrétienne congolaise en France, touchée de plein fouet par ces événenements, pleure ses morts et se mobilise pour venir en aide aux populations sinistrées. Le chant est donc reçu dans un contexte de deuil et de lamentation générale qui explique les strophes 2 à 5 : aux Congolais qui sont dans la tristesse et se sentent impuissants face aux circonstances, Dieu répond qu'il a entendu et vu leur souffrance, il délivrera le pays. Cependant, le chant répète une promesse dont il faut noter qu'elle est précédée d'une mise en garde contre le péché, ce qui laisse entendre deux choses :
1°) Le peuple est frappé par la guerre parce qu'il a péché. Le sous-entendu est clair : tant que le peuple de Dieu obéissait au Seigneur, le pays demeurait dans la paix. Mais il a désobéi, et le pays est entré dans la désolation. Lourde responsabilité que celle de l'église de qui dépend alors la paix et la stabilité de tout un pays !

2°) La guerre pousse le peuple à pécher par les comportements violents et injustes qu'elle laisse s'exprimer, par les situations insupportables qu'elle produit (viols, massacres, pillages, destructions des maisons, famine, chômage, prostitution, dégradation du niveau de vie, etc.). D'où l'avertissement de Dieu : ya lu sumuka, ne pèchez pas, ne vous souillez pas.
Les chrétiens sont donc invités à se confier en Dieu et à attendre de lui seul le retour à la paix.
Ruth-Annie Coyault

lundi 5 mars 2007

Yabê kwenu ti mê Nzabi ya bimangu / Sachez que je suis le Dieu des miracles

Chant en langue beembe
Récepteur/ réceptrice : inconnu
Date : inconnue

Yabê kweenu ti mê Nzambi ya bimangu (2x)
Sachez que je suis le Dieu des miracles
Mvutu/Refrain :
Nyi diengele, nyi diengele mu kwe tala nsi ya nsina (2x)
Je parcours et j'observe la terre entière
Yabê kweenu ti mê Nzambi ya kiminu (2x)
Sachez que je suis le Dieu del'espérance
Yabê kweenu ti mê Nzambi ya kiyengi (2x)
Sachez que je suis le Dieu de paix
Yabê kweenu ti mê Nzambi ya kintwari (2x)
Sachez que je suis le Dieu de la concorde
Yabê kweenu ti mê Nzambi ya makanda (2x)
Sachez que je suis le Dieu de tous les clans
Yabê kweenu mpemissi yiri mu nsi ya nsina (2x)
Sachez que le pardon est accordé à toute la terre
Yabê kweenu ti mê Nzambi ya makabu (2x)
Sachez que je suis le Dieu de tous les groupes
Yabê kweenu ti mê Nzambi ya bisendu (2x)
Sachez que je suis le Dieu de toutes les générations

Commentaire :

Comme dans beaucoup de chants du kilombo, Dieu parle à la première personne.
Le message est adressé à tous les êtres humains, puisqu'il est fait mention de la terre dans sa globalité (nsi ya nsina, la terre entière), et dans ses particularités : les clans ou les tribus, les groupes humains, les générations.
Dieu se présente d'abord comme Celui qui fait des miracles, des choses étonnantes. Le contexte socio-économique difficile d'où est originaire le récepteur du chant permet de comprendre pourquoi le miracle est mis en avant : c'est l'ultime recours des malheureux, l'issue de secours de ceux qui se débattent dans une misère sans fin ; c'est la main agissante de Dieu là où l'être humain a épuisé toutes ses ressources pour se tirer d'affaire. En se proclamant le Dieu des miracles, le Créateur se fait solidaire de tous les miséreux qui n'ont plus de solution à leurs problèmes.
Dieu est à l'oeuvre dans un monde qu'il observe, inspecte perpétuellement, pour intervenir là où le besoin se fait sentir. Là où les hommes s'affrontent et s'entretuent, il parle de paix, de pardon et d'espérance.
Le chant est conçu pour susciter une réflexion des auditeurs qui sont interpellés directement par Dieu, avec une expression que le français rend mal : yabê kweenu, sachez pour vous, sachez dans votre intérêt, apprenez pour votre bien. Les hommes sont invités à découvrir ce Dieu qui n'est pas indifférent à leur sort, et qui s'adresse à toutes les générations, à toutes les familles de la terre.
On a longtemps pensé que les chants de réveil chantés par le kilombo véhiculaient une théologie abstraite, déconnectée de la vie réelle, tournée vers l'au-delà comme un moyen d'évasion face aux peines quotidiennes. Mais il n'en est rien. Nous découvrons avec ce chant une théologie d'un réalisme étonnant : ce n'est pas l'homme qui s'évade en pensant au ciel, c'est le ciel qui vient en aide aux hommes ; c'est Dieu qui rejoint l'humanité dans ses souffrances et lui offre la paix, le pardon et l'espérance.

Mbau mu Sodomo na ngundu-ngundu / Pluie de feu sur Sodome

Récepteur : Auguste KOUSSINGUISSA Langue : beembe Année de réception : inconnue Interprète : inconnu 1) Mbau mu Sodomo na ngundu-ngundu [1]...